L'Autre choix: les clés du bien-être par l'auteur du Mendiant
Les clés du bien-être: quatre voies pour se
sentir mieux au quotidien. Plutôt que de rechercher à tout prix le bonheur, dirigeons nous
plutôt vers le bien-être, une alchimie entre un corps en bonne santé, des
sens en éveil, un esprit serein et un environnement accueillant !
Série L'Autre Choix / Livre 3
Les clés du bien-être
par Benoît Saint Girons
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Présentation
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Sommaire
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Extraits
► Où se le procurer
PRESENTATION
Les clés du bien-être
4 voies pour se sentir mieux au quotidien
Subtil, léger et gracieux, le bien-être
peut sembler manquer de poids. Il y aura donc toujours des auteurs pour le
comparer au bonheur et le prendre de haut ou pour l’assimiler au plaisir et le
tirer vers le bas. Le bien-être n’est pourtant pas aussi anodin et superficiel
qu’il y parait. Tout est question de définition… Le bien-être ? Une alchimie
entre un corps en bonne santé, des sens en éveil, un esprit serein et un
environnement accueillant !
SOMMAIRE
Introduction
I. Première voie : une bonne santé !
Les réactions à la maladie…
Un choix de l’organisme…
Une cohérence de vie…
II. Deuxième voie : des sens en éveil
La vision du bien-être…
A l’écoute du monde…
Le goût de la vie…
Le toucher du cœur…
Les effluves du bonheur…
Un parfum de scandales…
La solution essentielle…
Pour une vie pleine de sens…
Une vie plus intuitive…
III. Troisième voie : un esprit serein… ou positif !
Vers une prise de conscience…
Tiens, voilà du dukkha…
Aux commandes d’un esprit optimiste…
Enrichir son esprit de pensées positives…
Objectivité, choix et objectifs…
Changer de méthode ?
S’investir dans une activité…
IV. Quatrième voie : un environnement accueillant
Faire le vide…
L’harmonie énergétique…
L’harmonie sensorielle…
Un esprit accueillant…
Conclusion
EXTRAITS
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Introduction
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Des sens en éveil
►
Un homme ne devrait pas être violent
Introduction
- Bonjour, êtes-vous heureux ?
- Oui, je le crois
- Vous le croyez ? Vous n’êtes finalement pas sûr d’être heureux : vous
jurez d’être heureux, vous préférez y croire ; vous avez suivi le philosophe
Alain et fait le serment du bonheur…
- C’est une démarche positive, non ?
- Absolument ! Croire au bonheur est primordial : il convient de laisser la
porte ouverte. Mais ma question ne portait pas sur vos croyances mais sur
votre état. Alors, êtes-vous heureux ?
- OK, alors disons que je suis heureux.
- En ce moment ?
- En ce moment pas particulièrement mais, en règle générale, je suis
heureux…
- Et l’êtes-vous énormément, un peu ou beaucoup ?
- Disons que je suis assez heureux en règle générale.
- Et vous ne pourriez pas faire un petit effort pour l’être davantage ? Que
signifie ce « assez » ? Comment êtes-vous heureux ?
- Mais laissez donc mon bonheur tranquille ! Foutez lui la paix !
- Bravo, vous avez compris : le bonheur est effectivement dans l’abandon et
la jouissance. Je vais le laisser tranquille mais vous feriez bien de faire
de même…
Oublions le bonheur !
Il nous dépasse, il nous nargue de sa hauteur, il nous intimide… «
Qu’est-ce que je serais heureux si j’étais heureux ! » se moquait Woody
Allen…
« Le bonheur, je ne m’autorise à en parler que rétrospectivement : «
L’été dernier a été heureux ». Dans l’instant présent, c'est-à-dire où je
suis, je peux en revanche éprouver du plaisir ou du bien-être, ressentir une
bouffée de joie ou d’enthousiasme. Et quand l’une ou plusieurs de ces
sensations me traversent, je suis content. » écrit Jean-Louis
Servan-Schreiber. Et le fondateur de Psychologie Magazine de préciser
: «
Content, le mot peut paraître
étriqué, un peu court, sans ambition ; je
le ressens plutôt comme modeste, réaliste et adapté à cette époque
désillusionnée. Etre content, c’est simplement avoir une conscience positive
de ce que l’on est en train de faire
» (1)
Le bien-être ou le contentement sont en effet des états plus faciles à
mettre en œuvre, plus souples et plus flexibles que le bonheur: ils
disparaissent et reviennent en un éclair, le temps d’avoir une pensée ; ils
fendent l’air et touchent le cœur, avec adresse et agilité. Il faut
finalement très peu de chose pour se sentir bien et il est possible d’être content de presque tout.
Je me sens bien dans le bonheur mais je suis également content lorsque mon
malheur s’atténue…
Plus subtil, léger et gracieux, le bien-être peut sembler manquer de poids.
Il y aura donc toujours des auteurs pour le comparer au bonheur et le
prendre de haut ou pour l’assimiler au plaisir et le tirer vers le bas.
Laissons les jaser : aborder le thème du bien-être n’est pas aussi anodin et superficiel qu’il y parait.
Matthieu Ricard reconnaît par exemple implicitement que le bien-être
pourrait être « le plus proche équivalent du concept [bouddhiste] de
soukha », terme qui désigne un « état de sagesse, affranchie des
poisons mentaux, et de connaissance, libre d’aveuglement sur la nature
véritable des choses ». C’est le contraire du doukha, généralement
traduit par souffrance, malheur ou plus précisément « mal-être » (2) En bref,
le bien-être serait la sagesse de reconnaître la réalité de la nature.
Le soukha correspond toutefois à une sorte d’absolu, à un idéal difficile à
atteindre. Le prendre en référence nous éloignerait donc du bien-être terre à terre et facilement accessible
que nous souhaitons aborder ici. Il sera également moins question de
réflexions que de ressentis : une odeur agréable suffit à me procurer du
bien-être et c’est cette image, cette simplicité fondamentale, qui nous
guidera tout au long de ce chapitre.
Qu’est-ce donc alors que le bien-être ? Lors de la réalisation du Guide
du bien-être à Genève, j’avais proposé la définition suivante : « Une alchimie entre un corps en bonne santé,
des sens en éveil, un esprit serein et un environnement accueillant ». Mais le terme alchimie fût jugé trop ésotérique et nous le remplaçâmes
finalement par celui d’équilibre. Ce fût une erreur. Car, pour commencer,
n’est-il pas vrai que le bien-être est susceptible de transformer le plomb
de la vie en or ? Le bien-être n’a-t-il pas un je ne sais quoi de magique ?
Surtout, le terme d’équilibre semble impliquer une nécessaire égalité entre
ces divers éléments, un dosage à respecter, une recette à suivre. Voilà qui
serait contradictoire avec le bien-être : il existe des pistes et des
stratégies pour se sentir mieux mais il ne saurait y avoir de méthode. Le
bien-être peut s’épanouir avec chacun des éléments pris isolément et même
être présent en l’absence d’un ou plusieurs de ces éléments : je peux me
sentir bien tout en étant malade, endormi, stressé ou dans un lieu
misérable. Ce sera moins facile mais c’est possible. Il existe une multitude de recettes et de dosages pour
accéder à son bien-être.
Ce que nous allons voir maintenant n’est donc pas une recette miracle pour
constituer votre gâteau du bien-être mais plutôt quelques voies pour
sélectionner les ingrédients les plus naturels et les plus digestes. Vous
seuls êtes le pâtissier de votre bien-être…
(1) Jean-Louis
Servan-Schreiber, Vivre content, Editions Albin Michel, p. 14
(2) Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur, Editions Nil, p. 16-20
Des sens en éveil
C’est au travers de nos sens
que nous percevons le monde. Il est donc logique qu’ils occupent une place
centrale dans la définition du bien-être. Ne dit-on pas que l’on se sent bien ?
Il est ainsi possible de voir, d’entendre, de goûter, de toucher ou d’humer
le bien-être à volonté, sans oublier notre sixième sens, l’intuition, qui
nous aide à distinguer le vrai du faux sans avoir besoin de recourir à un
raisonnement trop pesant. Pas de doute : la vie retrouve instantanément des
couleurs et de la légèreté lorsque nous nous plaçons consciemment dans
l’optique des sens…
[...]
Evidemment, il peut sembler paradoxal de prôner un éveil des sens dans une
société qui les stimule en permanence : 20 mégabits d’informations
(l’équivalent de deux minutes de vidéo) bombardent notre cerveau chaque
seconde ! Nous ne sommes toutefois capables d’en percevoir que 1% environ :
une sélection plus ou moins consciente s’opère et participe à la «
personnalisation » de notre univers. Dès lors, n’aurions-nous pas intérêt à
nous mettre au tri sélectif afin
d’améliorer notre « vision » du monde ?
Le caractère artificiel de la civilisation moderne n’incite pas
nécessairement non plus à développer ses sens : un pince nez et des bouchons
d’oreilles paraissent même parfois plus adéquats... Mais, de même que le
roseau plie mais ne rompt pas lors de la tempête, la souplesse acquise par une gymnastique des
sens permettra justement de mieux
supporter les agressions sensorielles de l’environnement.
Si un enfant se fait mal, demandez-lui donc de regarder en l’air : « Oh,
regarde ! » Son attention est détournée et il en oublie aussitôt sa douleur.
Si vous transpirez essayez de vous concentrer sur la caresse du vent sur
votre corps. Lors d’une situation stressante, portez votre attention sur le
contact de vos pieds au sol. Quelques soient les circonstances, changer de perception ou de perspective
sensorielle est le meilleur moyen pour
changer de sentiments.
Parler de la vie des sens plutôt que du
sens de la vie peut enfin sembler bien
superficiel dans une société qui prône déjà et en permanence, via la
consommation notamment, une jouissance absolue et immédiate. Un homme
sensible ou sensitive ne serait-il pas aussi douillet et émotif ? Un homme
sensuel ne serait-il pas souvent dépravé ? De nombreuses spiritualités
incitent ainsi à se méfier des sens, à limiter ses désirs et à pratiquer une
forme d’ascèse.
Pourtant, « qu’allons-nous faire de vous, si vous perdez une de vos plus
précieuses qualités, votre bon appétit ! » répondit un jour la maîtresse
des novices à Sœur Emmanuelle. Celle-ci, des années plus tard, s’interroge :
« Être homme, n’est-ce pas
entrer dans la convivialité de ce qui touche à la fois le corps et l’âme ?
» Jésus lui-même n’avait-il pas été accusé d’être « un ivrogne et un
glouton » (Luc 7, 34) (1) C’est également l’avis de Saint Augustin :
« Apprends à danser, sinon les anges, au ciel, ne sauront que faire de
toi », de Thérèse d’Avila : « Quand on jeûne, on jeûne et quand on
mange une perdrix, on mange de la perdrix » ou du moine bénédictin
Anselm Grün : « Pour celui qui ne peut plus rien apprécier, l’ascèse n’a
aucun sens. » (2)
Le bien-être sensoriel ne saurait donc être contradictoire avec un
développement spirituel et une forme de sagesse. Accepter sa nature et
apprécier sa vie sont des voies tout aussi recommandables que de maîtriser
ses pulsions ou de réguler ses désirs. Tout sera finalement question de tempérance
: si l’homme qui baigne dans la volupté devient rapidement amorphe, celui
qui prend le temps d’un bain aux huiles essentielles, s’éveille à d’autres
sensations et à une autre qualité de vie.
Au final, il conviendra ainsi moins de doper ses sens que de les respecter
et de les rendre plus flexibles afin de développer une présence accrue à la vie et au monde,
d’abaisser sa sensibilité aux plus petits plaisirs, d’arriver à jouir et à
se réjouir de la moindre des stimulations. « Celui qui ne sait pas se
contenter de peu sera content de rien » disait Epicure.
(1) Sœur Emmanuelle, Vivre, à
quoi ça sert, Flammarion, p. 35-36
(2) Anselm Grün, L’art de vivre en harmonie, Albin Michel, p.280-281
Enrichir son esprit de pensées positives...
L’accumulation de richesse
n’est bénéfique qu’à un endroit : notre esprit.
S’enrichir intellectuellement au quotidien est source de bien-être : « je
suis meilleur ce soir que je ne l’étais ce matin ! » Cet enrichissement peut
correspondre à une remise en cause de préjugés ou à l’acquisition de
nouvelles connaissances mais le plus bénéfique est encore d’abreuver son
esprit d’images, de couleurs et de pensées positives. Ce n’est pas parce que
les idées sont gratuites qu’il s’agit de penser n’importe quoi !
[...]
Face à un sentiment négatif, nous aurions donc tout intérêt à faire naître
en nous des formules positives contraires.
Lorsque je prends conscience de ma colère, je peux par exemple utiliser la
réflexion suivante : « OK, je suis en colère mais cela ne durera pas. Je
viens de trouver un autre moyen de ne pas être serein mais, chaque jour, je
développe un peu plus ma compréhension de la sérénité. J’avance
progressivement, à mon rythme, sur le chemin de la sagesse »
Nous avons vu que l’inconscient accueillait indifféremment les sentiments
négatifs et les sentiments positifs. Lorsque je contredis un message négatif
par une formulation positive ou, mieux encore, par une action positive,
c’est ce dernier message qui laissera une trace. Petit à petit, au fur et à
mesure des répétitions, un nouveau
subconscient se mettra en place. Une vie
plus riche et positive en découlera.
Imaginez que votre subconscient soit une baignoire remplie d’eau. Dans le
passé, vous y avez placé plusieurs types de colorants : certains étaient
lumineux mais d’autres noirs. Progressivement, votre bain a ainsi pris une
coloration assez sombre qui influence négativement votre interprétation de
la vie. Vous ne pouvez pas changer l’eau et vous ne pouvez pas enlever le
colorant négatif. La psychanalyse s’intéresse aux colorants les plus noirs
et scrute l’eau à la loupe à la recherche de traces oubliées (quitte au
besoin à en inventer). Les drogues et autres psychotropes illuminent
artificiellement le bain. Pour ma part,
je préfère rajouter de l’eau (l’action) ou des colorants plus gais (les
pensées positives).
[...]
Pourquoi, pour commencer, ne pas regarder
la vie de manière objective ? Au cours
d’une journée type, qu’est-ce qui va et qu’est-ce qui ne va pas ? Faire le
compte nous permettra généralement de réaliser que la majorité de ce qui
nous arrive est bel et bien positif. Préférer se focaliser sur les éléments
négatifs est un choix. Combien de personnes rentrent chez elles et déclarent
: « Chérie, j’ai eu une journée formidable : la voiture a bien démarré, j’ai
fini par trouver une place de parking, je suis arrivé presque à l’heure au
bureau, la standardiste m’a dit bonjour ainsi que tous mes collègues, j’ai
fait mon travail correctement, j’ai mangé à ma faim au restaurant
d’entreprise, mon patron m’a convoqué pour m’encourager à être plus
minutieux, j’ai fait des courses dans un magasin plein de victuailles, j’ai
pu y acheter ce que je souhaitais et maintenant je rentre dans ma maison et
j’embrasse la femme que j’aime et qui m’aime. » Changez de point de vue et vous changerez !
[...]
Lorsque je loue un DVD, j’ai également le choix : je peux prendre un film de
guerre ou bien une comédie musicale, un film d’horreur ou un dessin animé.
Il est facile de voir si un film est positif : nous le ressentons !
Un beau film nous soulève de l’intérieur ! Même chose pour la musique ou les
livres : au-delà du talent de l’artiste, la sagesse sera toujours plus
constructive que la haine…
Avoir défini ses objectifs et savoir où
nous nous trouvons sur le chemin de la vie
permettra aussi de développer un sentiment de paix intérieure. J’ai
conscience d’être au bon endroit au bon moment, à faire ce qui convient
d’être fait. Multiplier ses expériences, varier ses plaisirs, vivre de
nouvelles sensations, côtoyer l’inconnu, aller à la rencontre d’autre chose,
essayer par soi-même, être bricoleur… seront autant de sources de
contentement.
Evidemment, il ne s’agit pas de collectionner avec un esprit de comptable:
la vie n’est pas une addition !
Il ne s’agit pas non plus de vouloir tout faire : ce ne serait pas réaliste
et donc source de frustration. Mais si je me penche sur ma vie et que j’y
trouve une vie riche en expériences et en réalisations, je pourrai
légitimement être satisfait. Si au contraire j’y observe une vie pleine
d’habitudes et de préjugés, je développerai alors sans doute un sentiment de
gâchis ou de regret. C’est cela aussi le bien-être : être bien dans sa vie
au moment où je fais le point !
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