L'Autre choix: l'obsession de la performance par l'auteur du Mendiant
L'obsession de la performance: pièges et illusions. Du développement au contentement personnel…
Pourquoi ce mal-être ambiant ? La solution réside-t-elle vraiment
dans le « toujours plus » ? Après les techniques pour se développer, voici venu
le temps de la réflexion et de la remise en cause des mythes de la
performance...
Série L'Autre Choix / Livre 1
L'obsession de la performance
par Benoît Saint Girons
► Présentation ► Sommaire
► Extraits
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« Enfin un discours qui recadre les dérives de notre société actuelle : Nous
sommes des êtres humains, pas des super héros :) ! Arrêtons les méthodes de
"développement personnel", de "coaching", et autres coûteux pansements sur une
jambe de bois ... et acceptons nous comme nous sommes. C'est l'une des
meilleures méthodes anti-stress que je connaisse, à consommer sans modération !
»
« Voici une bonne dénonciation de tous ces nouveaux mythes qui nous encombrent
la vie et finissent par nous faire aller à l'encontre de ce que nous
recherchons. Bien documenté, style simple et alerte, un livre qui nous offre
quelques clés presque évidentes pour vivre bien au lieu de toujours vouloir
vivre plus (pour quoi faire ?) mais il semble que l'évidence soit bien difficile
à comprendre et à vivre. Au moins, ces pages nous font prendre conscience de
certains de nos errements. Ensuite, chacun est libre d'infléchir sa trajectoire
pour vivre sereinement ou pour foncer plus rapidement vers le mur ! Certaines
réalités individuelles sont finalement bien plus agréables que le mirage de nos
illusions collectives. »
« Petit livre qui en quelques chapitres aborde les travers de notre société
moderne (mythe du surhomme, de l'ambition, de l'argent, de la croissance, du
bonheur, de l'information). On se fait vite embarquer par notre société et son
rythme. L'ouvrage aide à prendre un peu de recul et à observer différemment
notre monde. Quelques références rafraichissantes à d'autres peuples
(aborigènes, Samoa,...). Des exemples concrets. Bref intéressant. »
PRESENTATION
L'obsession de la performance
Pièges et illusions
Aurions-nous par hasard été trop loin dans le développement personnel ? Pourquoi
ce mal-être ambiant alors qu’il n’y a jamais eu autant de recettes de bonheur ?
La solution réside-t-elle vraiment dans le « toujours plus » ? Après les
techniques pour se développer, voici venu le temps de la réflexion et de la
remise en cause des mythes de la performance...
SOMMAIRE
Introduction
I. Le mythe du surhomme et du développement…
100% d’un homme…
Un développement impersonnel…
Qui détourne l’attention…
La démesure de l’intelligence…
Des performances physiques démesurées…
Modération et endurance…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
II. Le mythe de l’ambition
Une vie de haut vol…
Couper son moteur pour jouir du silence ?
Des rêveries aux rêves…
Oser rêver ses rêves…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
III. Le mythe de l’argent et de la croissance
Dépasser le temps de l’argent…
Le mythe de la croissance et du pouvoir d'achat
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
IV. Le mythe du bonheur et de la bonne humeur
Entre volontarisme et lâcher prise…
Un contrôle artificiel…
Un bonheur naturel…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
V. Le mythe de l’information et de la technologie
Le village occidental et l’info business…
Le progrès techno... logique ?
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
Conclusion
EXTRAITS
► Introduction ► Un développement impersonnel
► Des rêveries aux rêves
Introduction
« Plus vite, plus haut, plus fort » entendons-nous lors des jeux olympiques. «
Plus belle, plus mince, plus émancipée ! » clament les magazines féminins. «
Plus musclé, plus viril, plus macho » renchérissent les magazines masculins. «
Plus travailleurs, plus performants, plus rentables » exhortent les entreprises…
« Plus ambitieux, plus intelligents, plus riches » promettent les ouvrages de
développement personnel…
Ce que nous sommes ne suffit donc plus. Aujourd’hui, pour réussir, il convient
d’être plus humain qu’humain, à l’instar de cette lessive qui, hier, promettait
de laver plus blanc que blanc. Mais d’où cette tyrannie du « toujours plus »
provient-elle ? Pourquoi et pour qui entreprenons-nous tout cela ? Deuxièmement,
est-ce efficace ? N’y a-t-il pas un risque avec le « plus humain » de ne plus
être tout à fait humain ?
Il est certes naturel de se développer et une bonne partie de notre croissance
se fait naturellement. Un certain nombre de connaissances et d’habilités sont
également nécessaires pour être libre et penser droit. « Quand est-ce que le
sage arrête d’étudier ? Quand on referme son cercueil » disait Confucius.
Mais au-delà de la tête bien faite ? Avons-nous besoin de nous mettre
continuellement sur la pointe des pieds pour essayer de dépasser l’autre au
risque, comme le soulignait Lao Zi, de ne plus arriver à « se tenir droit » ?
Ces questions méritent d’être posées : jusqu’où devons-nous ne pas aller trop
loin ? A quel moment le développement devient-il contradictoire avec
l’épanouissement ? Le mal-être ambiant n’est-il pas en partie lié à cette course
incessante contre soi-même ? Et surtout : qui a intérêt au « toujours plus » ?
L’homme ou bien le système ?
« L’homme est ce qu’il croit » disait Anton Tcheckhov. Y croyez-vous ? Le fait
de croire en quelque chose suffit-il à garantir sa véracité ? « Nous sommes ce
que nous pensons être » renchérissait Bouddha. Qu’en pensez-vous ? Penser être «
plus » me rendra-t-il réellement « plus » ? En vérité, l’homme croit souvent ce
qu’il n’est pas et il est souvent bien loin de croire tout ce qu’il est…
Les croyances ne sauraient dépasser le stade de la subjectivité. Evidemment,
comme ce que je pense influence mon comportement, mieux vaut croire et penser
positif. Mais penser au soleil n’empêchera pas les nuages d’apparaître et il ne
faudrait pas, lorsqu’ils apparaîtront, s’accuser alors d’incompétence. Croire
que le problème n’existe pas ne suffit pas à éliminer le problème. Se cacher les
yeux face au mendiant n’éliminera pas la pauvreté. Nier la colère chez soi
n’empêchera pas les autres de la subir…
Il était une fois un sage fort sage dont la réputation s’étendait bien au-delà
des montagnes tibétaines. Ce sage reçoit un jour la visite d’un riche occidental
malheureux (désolé pour le cliché): « O Vénérable, partage avec moi un peu de ta
sagesse ! » le supplie-t-il. – « Je veux bien, réponds le sage, mais prenons
d’abord un thé. » Le sage saisit la théière et entreprend de verser à son
visiteur un thé ambré et délicieusement parfumé dans une tasse remplie d’eau.
Evidemment, la tasse déborde et le visiteur s’en étonne. Et le sage de répondre
: « Vous venez à moi pour apprendre mais vous êtes plein de préjugés. Pour être
capable de m’écouter, il vous faut d’abord vider votre tasse mentale. Alors,
seulement vous serez réceptif à mon breuvage. »
La remise en cause de ses préjugés est une étape difficile dans
l’accomplissement de soi. Comme c’est mon avis, il est normal que je le partage
! Contredit par quelqu’un, notre premier réflexe sera la dénégation : « Ce n’est
pas possible, ce n’est pas vrai ! » Notre esprit se bloque et, plutôt que
d’écouter et de s’ouvrir, se ferme et recherche la faille dans l’argumentaire de
l’autre.
C’est pourtant à cet exercice que je vous invite ici. Nous allons passer en revu
un certain nombre de mythes, c'est-à-dire de croyances communément répandues et
influençant notre vie sociale… qui ne reposent pourtant sur aucune réalité
stable. Pire, il s’agit souvent de manipulations qui entravent notre potentiel
au bonheur et à la liberté. Nous avons été habitués à penser avec mais nous
penserions bien mieux sans !
En 1994, alors âgé de 24 ans, j’écrivais un recueil pratique des meilleurs
techniques du développement personnel : L’Alchimie du succès. Aujourd’hui, ayant
gagné un peu en maturité et constaté les ravages du « toujours plus », je me
dois de relativiser les envolées les plus lyriques de ma folle jeunesse. Je me
dois de prendre un autre thé !
Un développement impersonnel
L’expression « développement personnel » est rassurante de prime abord : un
homme aurait librement décidé de s’améliorer. Si tel est le cas, il n’y a rien à
redire : apprendre à se changer, à se prendre en charge, à agir plutôt qu’à
réagir, tout cela est positif ! Le développement personnel offrirait ainsi des
outils pour se faciliter la tâche et être au contrôle de sa vie. Il viserait le
« savoir être » plutôt que le « savoir faire ».
Malheureusement, le complexe va souvent de pair avec l’espoir. Acheter « Comment
se faire des amis » de Dale Carnegie (1) signifie peut-être que l’on a peu
d’amis ou, de manière plus pernicieuse, que l’on considère que l’on en a « pas
assez ». Devant la promesse d’une vie meilleure, serais-je encore capable
d’apprécier ma médiocrité ? Face aux pressions de la société, ne vais-je pas me
sentir obligé de me développer ?
« Vous êtes nuls mais, si vous suivez mes conseils, vous pouvez devenir
meilleurs » soulignent implicitement les gourous du développement. Entre nous,
qui ne le souhaiterait pas ? L’homme possède naturellement le désir d’être
reconnu comme quelqu’un de valeur. Jusque là, il pensait peut-être ne pas trop
mal s’en sortir. Et voilà qu’on change les règles du jeu… « Pouvoir illimité ! »
annonce même Anthony Robbins : l’étalon de mesure est sans limite et les
notations ne valent plus que par rapport au plus accompli d’entre nous (l’auteur
du livre en l’occurrence : beau, riche, célèbre et heureux). Bienvenue dans le
règne du complexe illimité !
[...]
Il y a un autre intérêt, pour la ou les sociétés, à mettre l’accent sur le
développement personnel : détourner l’attention des vrais problèmes ! Lorsqu’une
entreprise fait appel à un coach ou à un psy pour prendre en charge le
développement de ses salariés, le message implicite est le suivant : « le
problème ne vient pas de notre organisation mais de vous ! » Le socle du message
du développement personnel est en effet que chaque individu est responsable de
ses problèmes puisque ce ne sont pas les problèmes qui sont en cause mais les
interprétations individuelles de ces problèmes. « A défaut de changer le monde,
je modifie ma perception du monde » disait Jean-Paul Sartre. Oui mais en
modifiant ma conception du monde, je n’ai alors plus besoin de changer le monde…
Votre patron est tyrannique ? Vous êtes stressé ? Mais non voyons, c’est vous
qui interprétez les signaux de manière erronée ! Dominique Huez, médecin du
travail dans une grande entreprise, témoigne de l’intervention des psychologues
sur le lieu de travail: « Il y avait un vrai problème, un chef qui abusait de
son autorité sur une équipe de femmes. Au lieu d’interroger les relations de
travail, ils ont rédigé une série de rapports, transmis à la direction, où tout
était mis sur le compte des trajectoires personnelles et affectives des femmes
en question. A aucun moment la question de l’organisation du travail n’a été
posée ». (3)
[...]
Sous des aspects humanistes, la finalité du développement personnel serait-elle
donc d’entériner l’état des choses ? Se changer afin de ne pas changer le monde
? La mode du développement personnel et l’omniprésence des psy ou des coachs
seraient-elles les solutions trouvées par le système pour mieux faire passer
l’amère pilule ?
Le double message: « cessez de vous plaindre, prenez-vous en charge » et «
travaillez, enrichissez-vous », laisse en effet peu de place pour la réflexion
du monde et l’action contestataire. Tout occupé à sa « gonflette narcissique »,
l’homme deviendrait individualiste et égoïste. Au mieux, il deviendra un acteur
du système. Au pire, un incapable conscient de sa médiocrité, trop complexé pour
oser hausser le ton et tout juste bon à multiplier les lectures ou les
consultations. Rien n’est plus rentable que l’insatisfaction…
(1) Dale Carnegie, Comment se faire des amis, Hachette, 1990. Un livre écrit en
1936 et qui mérite mieux que son titre racoleur.
(2) Anthony Robbins, Pouvoir illimité, Editions Robert Laffont, p. 364
(3) Ondile Millot, Faux remèdes pour vraie demande, article paru dans
Libération, 14 avril 2003. Cité par Thierry Melchior, 100 mots pour ne pas aller
de mal en psy, Les empêcheurs de penser en rond, 2003, p. 442.
Conclusion
L’obsession de la performance va naturellement de pair avec l’obsession de
croissance du système capitaliste. Le développement individuel ne se mesure-t-il
pas en grande partie à l’aune de la productivité, du salaire, de la consommation
?
La crise du système financier et l’entrée des économies occidentales en «
croissance négative » (sic) aurait pu être l’occasion de changer de paradigme.
Dès 1972, le roi du Bhoutan suggérait ainsi de remplacer la notion de Produit
National Brut (PNB) qui mesure la quantité de "richesse" produite, par celui de
Bonheur National Brut. Or selon cette dernière mesure, si l’on soustrait les
coûts écologiques et sociaux du calcul du PIB classique, nous serions en
décroissance depuis les années soixante-dix.
Impensable pour les tenants du libéralisme ! Officiellement, nous subissons
toujours la tyrannie du TINA : « There Is No Alternative » (Il n’y a pas
d’alternative). Le système étrangle et déshumanise le monde mais, au moindre
signe de vacillement, l’Etat s’empresse de le secourir. Ce serait cela ou le
chaos. Des milliers de milliards de dollars ont donc été trouvés pour soutenir
un système financier irresponsable. Combien pour la faim dans le monde ?
Ces choix indécents nous mettent mal à l’aise voire en colère mais que
pouvons-nous faire ? Et bien pourquoi pas arrêter de jouer le jeu et remplacer
la notion de performance par une valeur plus en rapport avec notre nature ? Nous
ne sommes pas obligés de serrer la « main invisible du marché ». Nous ne devons
plus accepter de lui faire l’aumône !
Le système nous parle de profit et de rentabilité ? Répondons par le partage et
la solidarité. Le système nous pousse à aller toujours plus vite ? Retrouvons le
contrôle de la lenteur. Le système tourne à l’avidité et grâce à notre
consommation ? Devenons adeptes de la simplicité volontaire. « La modération est
la santé de l’âme » selon La Rochefoucauld mais c’est aussi le meilleur moyen de
dépasser les manipulations. Afin de ne pas subir de plein fouet les conséquences
des politiques menées depuis des décennies, décider de changer consciemment de
voie pourrait être la meilleure hygiène possible. Agir plutôt que réagir!
« La véritable force est celle que nous exerçons à chaque instant sur nos
pensées, nos sentiments, nos actes » disait Morikei Ueshiba, le fondateur de
l’Aïkido. Voilà bien le seul endroit où l’accumulation de richesse est bénéfique
: notre esprit ! Le moment est peut être venu de se libérer des mythes et
d’accéder à une réflexion "supérieure" c’est-à-dire véritablement individuelle.
Le moment est peut être venu de passer du développement au contentement
personnel...
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L'obsession de la performance
Le respect de
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