Le Mendiant contre le système: les scandales et les enjeux de
la pollution!
Tout le monde en parle! Mais avons-nous
bien consciences de toutes les pollutions chimiques industrielles, notamment dans nos logements ? Le Mendiant
et les scandales de la
chimie omniprésente...
Benoît Saint Girons
L e s D o s s i e r s
d u M e n d i a n t
Le Mendiant contre la pollution...
– Si je vous comprends bien, nous serions donc les victimes d’un gigantesque
complot ?
– Ce serait trop beau et trop facile de rejeter ainsi la responsabilité sur
les autres ! Le système est plutôt comme la pollution dont parle Hubert
Reeves : non pas un gros problème mais six milliards de petits problèmes !
Évidemment, il ne sert pas à grand-chose de s’y attaquer frontalement.
Suivant le principe de l’aïkido, il conviendrait plutôt d’utiliser son
énergie afin de l’orienter dans une direction plus positive. Et l’énergie du
système, c’est l’argent. C’est par l’argent que nous pouvons vaincre !
– Je serais bien curieux d’apprendre comment.
– Ça, c’est justement l’objet du livre…
Dialogue entre Samuel et la bibliothécaire
Après les scandales pharmaceutiques, ceux des diverses pollutions... Entre
chimistes, la proximité va de soi…
Les tests réalisés en avril 2004 à l’initiative du fond mondial pour la
nature (WWF) ont décelé dans le sang des parlementaires européens une
cinquantaine de produits chimiques toxiques dont des résidus de pesticides
retirés du marché depuis des années, de phtalates ou de retardateurs de
flamme bromés.. (Quand notre sang est pollué, Sciences et Avenir, Mai 2004,
p.24)
Aucun doute selon le magazine Que Choisir : « les logements et la population
sont contaminés par un cocktail inquiétant de molécules », sans qu’il soit
pour le moment possible de connaître avec précision leur impact sur la santé
(Elisabeth Chesnais, Substances chimiques : le grand ménage, Que Choisir,
Février 2005, p. 26) Selon un rapport publié en septembre 2006 par le WWF,
des produits chimiques ont été retrouvés dans les aliments consommés partout
en Europe – aussi bien dans les produits laitiers que dans le poisson ou la
viande. Belle pollution!
« Faut-il vivre sur une autre planète ? » pour échapper à la pollution se demande même le magazine ça
m’intéresse, en rappelant que des traces de PCB (dérivés chlorés utilisés
dans les transformateurs électriques et les appareils hydrauliques
industriels, interdits chez nous depuis vingt ans) ont été retrouvés dans la
viande de… baleine ! (Hors série N°14, octobre 2006, p.32) Mêmes les
peuplades les plus reculées sont ainsi victimes de nos errements et
gabegies…
Suivons les baleines et rendons-nous maintenant au Canada : les malades de
la clinique d'Halifax ont développé une hypersensibilité chimique multiple (MCS
en anglais). Eaux de toilettes, parfums d’ambiance, désodorants, produits
ménagers, savons, shampoings mais aussi encre du journal : la moindre trace
de chimie dans ces produits déclenche chez eux des troubles respiratoires,
digestifs et/ou cutanés, des céphalées ou des maux de gorge. Difficile dès
lors pour eux de mettre le nez dehors puisque nous sommes cernés par le
synthétique. Même l’odeur de la baguette chaude du boulanger n’est souvent
plus qu’un attrape-parfum pour attirer le chaland… En France, l’Association
SOS-MCS regroupe une cinquantaine d'adhérents mais nous pouvons
malheureusement nous attendre à ce que leur nombre explose… 7% des français
sont déjà allergiques et l’OMS classe l’allergie au 4e rang des fléaux
mondiaux…
« Les tumeurs de la prostate et les maladies de Parkinson ont triplé depuis
vingt ans, les cancer du sein ont doublé, tout comme les cas d’Alzheimer.
Les leucémies de l’enfant augmentent chaque année de 2% et la fertilité des
couples ne cesse de baisser, alors que le taux moyen de spermatozoïdes chez
les hommes a diminué de 50% en moyenne en l’espace de deux générations. Ce
phénomène […] est, on le sait maintenant, le résultat de la contamination
par les pesticides et les produits chimiques. Trois études internationales
ont montré que le sang des cordons ombilicaux des nouveaux-nés contient des
centaines de molécules toxiques. » rappelle le journaliste Gilbert Charles
dans son article Produits chimiques : l’effet meurtrier (L’Express, N°2888,
9 novembre 2006, p. 106) « Si rien n’est fait, c’est la survie même de
l’espèce humaine qui est menacée » insiste Dominique Belpomme, professeur de
cancérologie à l’hôpital Georges-Pompidou et initiateur de l’Appel de Paris,
pétition dénonçant les dangers de la pollution chimique.
Mais que feront donc les industriels de la chimie si l’espèce humaine
disparaît ? Où iront-ils chercher leurs CONsommateurs ? En attendant,
compatissons quand même (un peu) avec eux. Le magazine Que Choisir a en
effet lancé fin 2004 « une campagne particulièrement malveillante […] fondée
sur des amalgames et imprécisions » envers les fabricants de désodorisants
d’atmosphère en osant tester 35 parfums d’ambiance disponibles dans le grand
commerce. Ses conclusions: quasiment tous les produits (des déodorants
synthétiques aux encens en passant par le papier d’Arménie, les bougies ou
la lampe berger) seraient nocifs pour la santé ! (Elisabeth Chesnais,
Polluants d’ambiance, Que Choisir, Décembre 2004, p. 56 et numéro de Février
2005, p. 30 pour le communiqué des industriels.)
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que la Commission Européenne s’en
mêle. Son projet REACH prévoyait ni plus ni moins que les industriels
fassent des tests avant de mettre un nouveau produit chimiques sur le marché
(1000 produits chimiques nouveaux sortent tous les ans…) Accessoirement,
elle demandait aussi aux chimistes d’étudier les effets des 100 000
substances de synthèses déjà commercialisées en Europe (3% seulement
auraient fait l’objet d’étude toxicologiques complètes) et de supprimer les
substances nocives.
« Trop coûteux ! » ont répondu les industriels de mauvaise foi (le coût
aurait représenté 0,5% seulement de leur chiffre d’affaires), tout en
rappelant qu’ils représentaient des centaines de milliers d’emplois… En
effet, l’industrie chimique en Europe, fabrique 400 millions de tonnes de
produits par an, pèse 530 milliards d’euros de CA et représente 170 000
emplois. (Rachel Fléaux-Mulot, Bruxelles : la compétitivité avant la santé,
Sciences et Avenir, Décembre 2004, p. 46)
Qu’est-ce donc, au regard de la santé de 450 millions de consommateurs
européens ? Suffisamment ont pensé le chancelier allemand, le président
français et le premier ministre britannique, qui ont fait pression pour que
la Commission révise sa copie. Après cinq années de palabres, les
législateurs Européens ont à priori reculé… et, pour le moment, l’économie
continue à primer sur la santé publique… (Que Choisir N°443, décembre 2006,
p. 6)
« […] les lobbies de la chimie industrielle, qui gouvernent notre pays grâce
aux complicités d’Etat, ont sournoisement concocté un décret scélérat
(prenant effet en date du 1er juillet 2006), interdisant toute publicité ou
enseignement qui puisse nuire au commerce de leurs « poisons »
L’interdiction de fournir, par quelque moyen que ce soit, des recettes pour
confectionner des produits naturels non homologués, et le simple fait d’en
parler, seront ainsi assortis d’une peine de deux ans de prison et de 75 000
euros d’amende. […] Cette tentation de confiscation de la mémoire collective
des citoyens n’est pas nouvelle. Rappelez-vous que c’est la vocation du
Codex Alimentarius : tous les dons gratuits de la nature doivent être
réglementés et taxés de dangerosité au profit des molécules chimiques
brevetées. » (Michel Dogna, Le naturel interdit d’existence, Pratiques de
Santé N°56, 23 septembre 2006)
Etant donné notre état de santé publique désastreux du fait de la pollution (20% des enfants obèses,
15% de couple stériles, un développement sans précédent des cas de cancer,
du diabète, des allergies, des troubles psychiques…) on pourrait attendre
des pouvoirs publics qu’ils se penchent sérieusement sur la question des
causes de cette dégradation. Que nenni ! Ils ne trouvent rien de mieux à
faire que de déclarer le naturel hors la loi !
Selon le Docteur Willem, le but caché de cette loi serait de « barrer la
route a toute personne étrangère au cercle des fabricants de pesticides et
d'engrais chimiques et empêcher l'agriculture bio de progresser trop vite au
détriment de l'agriculture "chimique". Quand on fait du bio, il faut pouvoir
acheter des produits phytosanitaires naturels, maintenant, ce n'est plus
possible. » (Pratiques de Santé N°57, 7 octobre 2006)
Les consommateurs ne seraient-ils pas des êtres naturels constitués de chair
et de sang mais des automates, conditionnés dès leur plus tendre enfance
(nous naissons tous désormais à l’hôpital) à être malades et à ingurgiter
des substances chimiques pour tenter d’aller mieux (médicaments) ou, à leur
insu, pour se nourrir via les résidus de pesticides ou les additifs ?
N’est-t-il pas temps de nous interroger sur le système lorsque le règlement
intérieur d’une école interdit pour le goûter des enfants les préparations «
maison » au prétexte qu’elles ne sont pas formatées par l’industrie ?
Le Docteur Willem poursuit: « lorsque le ministère de l'Agriculture ose dire
que cette loi est nécessaire parce qu'elle « garantit que les produits
phytopharmaceutiques mis sur le marché sont sans danger pour l'utilisateur,
le consommateur et l'environnement [...] », on bout de colère. et quand il
ajoute qu'il faut faire très attention lorsque l'on emploie des produits
issus de la nature {...], on sort de ses gonds. Tant d'études ont en effet
été publiées sur les dangers que les pesticides [...] font courir au genre
humain. Il est clair que le ministère fait semblant de ne pas le savoir. Il
joue au con, et ça, ça ne passe pas. » (Pratiques de Santé N°57, 7 octobre
2006)
Con le ministère ? Probablement pas. A la solde des lobbies industriels ? Je
vous laisse répondre mais si c'était le cas, il serait alors vraiment temps
de renverser ce gouvernement et de passer à autre chose... Patience, les
élections sont proches... Mais en attendant, la pollution perdure...
Voir aussi la Revue de presse sur les scandales de la pollution
et le Programme du Mendiant !
Eau, Tao, Mendiant, Contes à rebours, Contentement
personnel, Mieux-être...